jeudi, janvier 28, 2010

Survivre

Déjà trois semaines que j'ai eu mon accident. Trois longues semaines, vingt-et-un jours, et pas encore trouvé le courage d'écrire. À peine le courage d'en parler, parce que je me dis qu'après tant de temps, je devrais avoir passé par-dessus.

Mais non, c'est dans mes rêves la nuit, et c'est avec moi chaque moment que je passe derrière un volant.

J'ai eu un gros accident, ça ne m'était jamais arrivé. En voulant entrer sur l'autoroute, j'ai dérapé sur de la glace noire et j'ai foncé dans une grosse van, un 18 roues. Un accident à haute vélocité qu'ils ont dit, les ambulanciers. J'ai eu de la chance, que tous les autres ont dit. Parce que je n'ai rien, et que je suis en vie, et que j'aurais pu enfiler sous le monstre.

Simplement l'impression que depuis que c'est arrivé, je ne vis plus, je survis. Pourtant, ça devrait être le contraire, non? Je devrais savourer, me réjouir d'être encore là, en profiter à fond?

Mais je suis toujours épuisée, mes yeux traînent des poches énormes, je sautes des journées sans manger, je pleures.

Je ne vis plus, je survis.